enseignement.gouv.ci : le site officiel du Ministère

enseignement.gouv.ci : le site officiel du Ministère

Vous êtes ici: Accueil > Actualité

Actualité du Ministère

SÉMINAIRE SUR L'EMPLOYABILITÉ DES DIPLÔMÉS DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

SÉMINAIRE SUR L'EMPLOYABILITÉ DES DIPLÔMÉS DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Cérémonie d'ouverture : Discours du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Yamoussoukro 2 septembre 2014.

Nous vous proposons l'intégralité du discours du  Ministre.

Publié - 03/09/2014 / (Source:MESRS) /  Partagez:

·        Excellence Monsieur le Premier Ministre ;

 

·        Mesdames et Messieurs les Ministres ;

 

·        Monsieur le Gouverneur du District de Yamoussoukro ;

 

·        Monsieur le Préfet de la Région des Lacs ;

 

·        Monsieur  le Maire de la Commune de Yamoussoukro ;

 

·        Mesdames et Messieurs les membres des Cabinets ministériels ;

 

·        Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux, les Directeurs Centraux, et Chefs de service

·        Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires techniques ;

 

·        Mesdames et Messieurs les experts nationaux et étrangers ;

 

·        Mesdames et Messieurs en vos rangs, grades et qualités ;

 

·        Chers participants au présent séminaire ;

·        Chers amis de la Presse nationale et internationale ;

·        Honorables invités ;

 

 

MESDAMES ET MESSIEURS,

Je voudrais, pour commencer, exprimer ma gratitude à Son Excellence Monsieur le Premier Ministre. Merci Monsieur le Premier Ministre pour avoir accepté de parrainer ce séminaire et surtout pour votre présence effective parmi nous ce matin. Je ne suis en réalité pas surpris par votre implication, vu l’intérêt que le Gouvernement que vous dirigez, et vous-même, accordez à la question  de l’emploi des diplômés. Je voudrais également saluer et remercier les Membres du Gouvernement, ici présents, qui ont bien voulu accepter de faire le déplacement de Yamoussoukro, en ce 1erjour de la reprise des activités gouvernementales, après des vacances bien méritées.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, je vous prie de bien vouloir transmettre à Monsieur le Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA, la reconnaissance de toute la communauté de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, pour sa sollicitude à son égard. Toute la Communauté des universitaires et des chercheurs apprécie à sa juste valeur les importants investissements qu’il a bien voulu consentir, en trois (03) ans de gouvernance, pour notre sous-secteur, en termes de réhabilitation, d’équipement, d’extension et de constructions d’universités publiques.

Nous n’avons pas le moindre doute quant à l’engagement du Chef de l’Etat d’augmenter les investissements au bénéfice de l’enseignement supérieur, par la construction programmée des universités de Man, de San Pedro, de Bondoukou et du village universitaire d’Adiaké.

Qu’il me soit également permis de remercier tous les participants à ce séminaire, à savoir : enseignants, professionnels, experts nationaux et étrangers, partenaires sociaux, partenaires au développement, parents d’élève, étudiants, société civile etc., qui ont répondu massivement à notre invitation. Aux experts étrangers, je vous dis Akwaba c’est-à-dire bienvenue en Côte d’Ivoire et bon séjour à Yamoussoukro.

MESDAMES ET MESSIEURS,

Un état des lieux sommaire du système d’enseignement supérieur de notre pays nous donne le tableau ci-après :

-        05 Universités publiques ;

-        50 Grandes Ecoles publiques dont 02 sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ;

-        36Universités privées ;

-        186 Grandes Ecoles privées ;

Soit un total 277 établissements publics et privés pour

-        169 946étudiants en 2013, répartis comme suit : 87 756(52%)

-au public et 82190 au privé (48%) ;

-        12 220 enseignants.

De 52 228étudiants en 1995, nous sommes passés à 169 946 en 2013.En 2014, avec l’arrivée de près de 70 000nouveaux bacheliers nous serons à plus de 230 000 étudiants en tenant en compte ceux qui sortent du système cette année. L’effectif aura donc plus que quadruplé en l’espace de deux (02) décennies.

En ne considérant que l’évolution du taux d’accès à l’enseignement supérieur, l’on peut facilement tomber dans l’autosatisfaction, surtout que, comme on me le rappelle souvent, nos enseignants sont parmi les meilleurs au concours d’agrégation du CAMES. Les derniers résultats de ce concours, qui nous donnent un taux de succès de 79%pour les candidats ivoiriens, confirment cette tradition.

Tout en saluant ces performances, nous devons avoir le courage de reconnaître que notre système n’est pas à la hauteur des attentes légitimes de la société et de l’Etat.

D’autres statistiques le démontrent. En effet,

-        seuls 20% d’étudiants sont formés dans les filières de sciences exactes ;

-        le financement de l’enseignement supérieur et de la recherche est assuré quasi-exclusivement par l’Etat, à hauteur de95%, avec 1,3% du PIB.

 

-        nous sommes tous d’accord que la qualité de l’enseignement supérieur dans notre pays laisse à désirer ces dernières années, en raison de multiples facteurs dont les plus significatifs sont :

 

·        le déficit d’infrastructures et d’enseignants ;

·        l’indiscipline, la violence et l’impunité sur les campus ;

·        l’inadéquation entre la formation et les besoins.

La combinaison de tous ces facteurs conduit notre système universitaire à produire des chômeurs. Nous avons trop longtemps formé sans nous préoccuper de la finalité de cette formation pour les diplômés. A preuve, aucun établissement, aucune institution ne tient de statistiques sur le taux d’insertion des diplômés.

Nous sommes là au cœur de la problématique de l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur.

MESDAMES ET MESSIEURS, HONORABLES INVITES,

Face à cet état des lieux peu flatteur, il nous faut réagir. Dans un contexte où tout est urgent, nous devons établir les priorités en agissant sur le bon levier, afin d’éviter à notre système la descente aux enfers.

Pour nous, la priorité des priorités, le défi, le but et le sens à donner à l’enseignement supérieur, c’est l’employabilité des diplômés, thème des présentes assises.

 

 

 

EXCELLENCE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, MESDAMES ET MESSIEURS, HONORABLES SEMINARISTES,

Permettez-moi, à ce stade, d’exposer brièvement en sept (07) points quelques convictions qui peuvent servir de pistes de réforme, pour adresser la question du chômage des diplômés.

1.   La formation dans les Universités et dans les Grandes Ecoles doit déboucher sur un emploi pour les diplômés. C’est un impératif !

2.   Le nombre d’étudiants qui trouvent un emploi après la fin de la formation doit être le critère unique d’évaluation des établissements d’enseignement supérieur.

3.   Aucun étudiant ne doit désormais sortir diplômé d’un établissement d’enseignement supérieur :

 

-        s’il ne maîtrise pas totalement l’outil informatique ;

-        s’il ne parle pas couramment l’anglais comme deuxième langue de travail ;

-        s’il n’est pas suffisamment imprégné de la culture entrepreneuriale.

 

4.   Le bassin de l’emploi, parce qu’il est local, régional, africain voire mondial, est capable d’absorber la masse d’étudiants sortis de nos écoles, pourvu que la formation soit de qualité. En effet, il appartient aux établissements de nouer des partenariats avec le monde professionnel en vue de former pour le besoin des entreprises nationales.

 

Sur le marché étranger, nettement plus large, un diplômé de qualité, c’est-à-dire formé aux standards internationaux dans un environnement apaisé peut s’insérer aisément à l’ère de la mondialisation. De plus, un diplômé de qualité, avec une culture entrepreneuriale bien développée, à défaut de pouvoir se faire embaucher localement ou à l’étranger, peut créer son entreprise, s’auto-employer et employer d’autres diplômés.

 

 

5.   L’Etat ne peut pas continuer de financer tout seul l’enseignement supérieur. A ses efforts doit s’adjoindre nécessairement ceux des parents et des entreprises. Il nous faut obtenir un consensus avec l’ensemble des partenaires sociaux sur la problématique de la participation substantielle des parents au financement des études supérieures de leurs progénitures. Quant à l’effort du secteur privé, il revient aux établissements de susciter l’intérêt des entreprises en les amenant, à travers des partenariats, à contribuer au financement de la formation de leurs futurs employés.

 

6.   Tous les élèves n’ont pas vocation à faire des études supérieures. Un système efficace de régulation des flux à tous les niveaux du secteur Education/Formation doit être mis en place. Dans ce cadre, il s’impose à nous la nécessité d’augmenter sensiblement le nombre de lycée professionnel.

 

7.   Il nous faut former plus de diplômés dans les filières scientifiques, pour nous donner plus de chance de développement à brève échéance. La tendance actuelle doit être inversée pour aller progressivement vers 80% de scientifiques pour 20% de gestionnaires et de littéraires. Pour ce faire, nous allons proposer au Gouvernement de prendre des mesures incitatives au bénéfice des enseignants de mathématiques et Physique-Chimie.

 

Pour la mise en œuvre de ces idées, il nous faudra rapidement :

 

-      réformer les curricula ;

-      proposer des mécanismes innovants de financement de l’enseignement supérieur ;

-      développer les filières scientifiques ;

-      intégrer les TIC dans la gouvernance des Universités en développant l’enseignement à distance.

 

Je voudrais particulièrement insister sur ce dernier chapitre : le développement de l’enseignement à distance. Il me paraît être la solution au problème de la massification dans notre système. Il adresse efficacement à la fois la question du déficit en infrastructures et en enseignants et celle de la qualité de la formation. Il astreint chaque enseignant à être plus regardant sur le contenu des cours qu’il mettra en ligne, à la disposition de plusieurs milliers d’auditeurs.

 

L’enseignement à distance nous permettra de bâtir, dans notre pays, une société de la connaissance et du savoir, où l’on peut apprendre à tout âge, en tout lieu et à son rythme.

 

CHERS SEMINARISTES,

 

Je vous exhorte à aller le plus loin possible dans les propositions sur les modalités de mise en œuvre de cette solution, pour adresser nos problèmes à nous. Nous avons le devoir d’inventer le modèle le plus abouti de l’enseignement à distance au moyen des TIC, pour régler les problèmes qui ne se posent qu’à nous, pays en développement, en déficit d’infrastructures et d’enseignants.

 

Le défi peut être relevé et servir d’exemple ailleurs, si nous y mettons de la bonne volonté et de l’audace. Aujourd’hui, les paiements et les transferts de fonds en ligne via le mobile, inventés en Afrique, servent de modèle en occident. Pourquoi ce ne serait pas le cas pour un modèle original d’enseignement à distance ?

 

A terme, il nous faudra créer une Université Virtuelle pour compléter notre carte universitaire actuelle. Cette Université sera l’aboutissement des expériences d’enseignement à distance que nous allons démarrer dès cette rentrée académique. Pour ce faire, nous nous apprêtons à orienter environ 45 000 des 70 000 nouveaux bacheliers dans des établissements publics.

CHERS SEMINARISTES,

 

Notre tâche est immense. Nous devons être ambitieux et courageux, pour rechercher et proposer au Gouvernement des solutions originales qui tiennent compte de nos réalités, des contraintes budgétaires et des outils modernes à notre disposition.

EXCELLENCE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, MESDAMES ET MESSIEURS,

Permettez-moi de clore mon propos en vous réitérant ma profonde gratitude pour votre présence massive à la cérémonie d’ouverture de ce séminaire dédié à l’employabilité des diplômés.

 

Je voudrais adresser mes remerciements au Comité d’organisation pour le travail abattu. Je vous engage, Mesdames et Messieurs les organisateurs, à demeurer dans cette dynamique pour que les travaux se déroulent dans les meilleures conditions possibles, pour tous. Merci à chacun et bon séjour de travail à Yamoussoukro.

 

Je vous remercie pour votre aimable attention !

 

GNAMIEN Konan

 

Commentaires